L’actualité immobilière du moment – Semaine 36
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Une nouvelle condition pour bénéficier d’un préavis réduit, des banques de plus en plus sélectives sur l’attribution des crédits immobiliers, un marché locatif en pleine explosion… Découvrez les dernières actualités qu’il ne fallait pas manquer dans le milieu de l’immobilier et de la gestion locative !
Des préavis réduits pour les victimes de violences conjugales
Depuis le 1er août, les locataires qui sont victimes de violences conjugales peuvent désormais profiter d’un préavis de 1 mois, au lieu des 3 mois réglementaires, à condition de respecter certaines conditions. La règle est la même lorsque les actes de violence sont commis sur l’un des enfants qui résident habituellement avec le locataire concerné.
Cette mesure s’applique lorsque le locataire dispose d’une ordonnance de protection ou si le conjoint, partenaire de Pacs ou concubin fait l’objet de poursuites, d’une procédure alternative aux poursuites ou d’une condamnation, même si elle n’est pas définitive.
Cette nouvelle condition s’ajoute donc aux conditions déjà existantes :
- État de santé qui justifie un changement de domicile ;
- Obtention d’un premier emploi, perte d’emploi, mutation ou nouvel emploi consécutif à la perte d’emploi ;
- Attribution d’un logement social ;
- Perception du Revenu de solidarité active (RSA) ou de l’Allocation adulte handicapé (AAH) ;
- Location située dans une zone dite « tendue ».
En revanche, pour les locataires en meublé, le délai de préavis reste fixé à un mois.
Crédits immobiliers : les banques continuent de serrer la vis
Face à des établissements bancaires toujours plus sélectifs, les ménages ont de plus en plus de mal à obtenir un crédit immobilier. Soucieux de respecter les recommandations formulées par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), les banques accordent en effet moins de prêts.
Rappelons que le HCSF, qui voulait éviter la catastrophe après une hausse record des crédits immobiliers, a demandé fin 2019 aux banques de ne pas accorder de crédits d’une durée supérieure à 25 ans et dont les mensualités dépassent 33 % du revenu net. Par ailleurs, les demandeurs doivent désormais présenter un apport personnel au moins égal à 10 % du montant du crédit, afin de couvrir les frais d’agence et les frais de notaire.
Résultat : le nombre de dossiers recalés a doublé en un an. Premiers concernés : les primo-accédants et les ménages les plus modestes, mais aussi certains investisseurs, ce qui au passage cause mécaniquement une baisse du nombre de biens disponibles sur le marché locatif.
Craignant un blocage du marché, accentué par le contexte de la crise sanitaire, les professionnels ont demandé au HCSF d’assouplir leurs restrictions. À l’heure actuelle, les banques peuvent déroger aux conditions du HCSF dans une limite de 15 % des dossiers traités. Un pourcentage que beaucoup voudraient revoir à la hausse.
Après la crise, les Français contraints de se tourner vers la location
Fragilisés par la crise sanitaire et la sélectivité des banques, de plus en plus de Français ne peuvent pas acheter de biens et se tournent vers la location.
La crise a fait du mal aux revenus des Français. Certains ont perdu leur emploi, d’autres une bonne partie de leurs ressources financières. Conséquences : une part importante des acheteurs de biens immobiliers se détournent des grandes villes pour profiter de biens moins onéreux, tandis que de plus en plus de personnes dont le dossier de demande de crédit est recalé par les banques se tournent vers la location.
Longtemps considérée comme une alternative moins avantageuse et moins valorisante que l’achat, la location pourrait ainsi revenir en grâce, d’autant qu’un nombre croissant de propriétaires abandonnent la location touristique au profit de la location longue durée, certes moins rentable, mais surtout moins risquée. Un phénomène qui devrait d’ailleurs rassurer les villes qui se plaignent des problèmes liés au développement de la location touristique de courte durée dans certains de leurs quartiers (gentrification, désertification, irrespect du voisinage…).
Selon une étude menée par SeLoger, l’offre locative connaît ainsi une ascension fulgurante depuis un an, notamment à Paris (+ 64 %) Nice (+ 52 %), à Bordeaux (+ 32 %), à Rennes (+34 %), à Nantes (+ 32 %) ou encore à Toulouse (+23 %). En comparaison, le marché de la transaction apparaît bien plus tendu, enregistrant des reculs importants, notamment à Strasbourg (- 19 %), à Rennes (-15 %) ou à Bordeaux (-14 %).